Les lignes directrices du métier de naturopathe
Depuis toujours, la Nature dans son immense diversité (Soleil, Lune, les 4 éléments, tous les règnes, etc) et l’Homme dans sa complexe globalité restent indissociables, lorsqu’il s’agit de santé et d’hygiène de vie. De très anciennes civilisations avaient déjà compris que non seulement, nous, êtres humains, faisons partie intégrante de la Nature, mais également qu’elle nous apporte tout ce dont nous avons besoin intrinsèquement. Et qu’à ce double titre, nous nous devons de la respecter, l‘écouter et l’employer à bon escient. Depuis les Sumériens (fin 4ème millénaire avant notre ère) jusqu’à Pierre-Valentin Marchesseau (1911-1994, père de la naturopathie en France), en passant par Hippocrate, Avicenne, Hildegarde de Bingen, Paracelse, Claude Bernard, Catherine Kousmine ou encore Alain Rousseaux, c’est finalement bien de naturopathie dont il a toujours été question, et dont il est encore question de nos jours.
D’Hippocrate (460-377 avant notre ère), la naturopathie a hérité de ses 7 fondamentaux. Véritables lignes directrices pour le travail du naturopathe, ils sous-tendent à la fois un code de déontologie et une philosophie de la santé. Je vous propose de les découvrir.
- « primum non nocere » : En premier lieu, ne pas nuire. Le naturopathe connait ses limites et celles de la naturopathie. La naturopathie ne s’oppose pas aux réactions du corps, à son fonctionnement, à sa force vitale. Elle privilégie le rééquilibrage du terrain, plutôt que de chercher à faire taire les symptômes. L’idée étant d’être utile, ou à tout le moins ne pas nuire. Au moindre doute, le naturopathe s’abstient.
- « vis medicatrix naturæ » : Suivre la nature guérisseuse. Tout d’abord, honorer la générosité des ressources et remèdes fournis par la Nature : les plantes, la végétation, les eaux vives, la terre, l’argile, le soleil, le plein air, les aliments sont autant d’exemples de merveilles qu’elle nous offre. La Nature est bien faite dit le célèbre adage populaire, et pour cause ! D’autre part, suivre la capacité d’autoréparation et d’autorégulation du corps humain. Ce dernier, prodigieuse machine, est par nature perpétuellement à la recherche de l’équilibre (ce qu’on appelle l’homéostasie). Et c’est par le prisme de cette intelligence innée de l’organisme que la naturopathie et ses techniques œuvrent.
- « tolle causam » : Identifier et éliminer la cause. Les symptômes, troubles ou manifestations sont des conséquences, et non des causes. D’ailleurs, le naturopathe ne cherchera pas à faire taire ces conséquences, mais à les comprendre et ce, en remontant à leur cause, à la cause de leur cause, voire plus loin encore… Ce qu’on appelle le causalisme en naturopathie. C’est pourquoi bien connaître le client en prenant le temps de l’anamnèse et faire des liens est fondamental dans l’approche naturopathique.
- « home totus, tolle totum » : Appréhender l’homme dans sa globalité. Chaque individu est un tout. Pas uniquement une somme d’organes ou de fonctions. Pour bien comprendre et accompagner une personne, il est primordial pour le naturopathe de la considérer au travers tous les plans qui la composent : physique, psychologique, émotionnel, mental, énergétique et spirituel. Mais aussi au travers toutes les sphères dans lesquelles elle évolue : environnementale, sociale, familiale, professionnelle, etc. Ce qu’on appelle l’holisme en naturopathie.
- « Deinde purgare » : Ensuite, purger. Selon la théorie des humeurs à laquelle tenait Hippocrate, les troubles résultent souvent d’un encrassement des différents liquides (= les humeurs) de l’organisme, qui, s’il persiste, peut mener à des pathologies. Les humeurs composent environ 3/4 de notre corps : sang, lymphe, bile, liquides interstitiels et cellulaires. Le propos est ici de drainer, détoxifier et purifier l’organisme de ses propres déchets mais aussi des toxiques qu’il a engrangés. Plus concrètement, stimuler les organes émonctoires - ces filtres que sont les reins, le foie, les poumons et la peau - afin de libérer les humeurs, et donc l’organisme, de toutes les toxines et toxiques qui y circulent. Tout en travaillant bien entendu, en parallèle, à limiter l’encrassement en lui-même.
- « Arceo » : Prévenir. Mieux vaut prévenir que guérir, comme le dit si bien ce principe de base de la Médecine Traditionnelle Chinoise. Le naturopathe a pour vocation première de faire de la prévention sur l’hygiène de vie, et donc sur la santé. Car la naturopathie, avec son bon sens, permet de soutenir l’énergie vitale, d’entretenir un terrain équilibré et de préserver au mieux les organes. Ce rôle de prévention me tient particulièrement à cœur. Je considère qu’il s’agit là d’un vrai challenge pour nos sociétés notamment occidentales, voire même d’un enjeu de santé publique.
- « Docere » : enseigner. Le naturopathe a également un rôle majeur d’éducation et de pédagogie en santé. La connaissance de notre corps, son fonctionnement et ses besoins, c’est LA clef pour adopter les bonnes pratiques et faire de la santé au quotidien. Educateur de santé, avec ses connaissances scientifiques en anatomie et physiologie humaine, il transmet non seulement les rouages de l’organisme mais aussi cet accessible art de vivre au naturel. Permettant à chacun de veiller à entretenir ou restaurer son bien-être au moyen de techniques naturelles (et de toujours beaucoup de ce bon sens, qui m’est si cher!).
Ces 7 fondamentaux sont au cœur même de mon travail au quotidien. Pour un premier tour d’horizon de l’approche que je pratique, je vous conseille de parcourir la présentation des 5 piliers fondateurs de la naturopathie ou encore les 10 techniques naturopathiques.